mardi, novembre 08, 2005

La comparaison commence mal...

Il me semble qu’il faudrait au moins faire attentions à deux choses, quand il s’agit de comparer la France et les Etats-Unis. Tout d’abord, il est clair qu’aux Etats-Unis, l’approche « bottom-up » est favorisé et marche généralement assez bien. Mais c’est parce que la société civile américaine est historiquement, et aujourd’hui intentionnellement, diverse et polyphonique. Elle ne cherche pas une unité républicaine à la Française. La diversité des associations séculaires et religieuses dans ce pays est efficace car elle représente une réalité locale. Je ne suis pas convaincu que l’on puisse s’appuyer pareillement sur la société civile en France, qui a systématiquement étouffé les voix autres que la sienne. En deuxième lieu, la question d’intégration est approchée différemment. Je serai le premier à admettre que les Etats-Unis devraient avoir honte de leurs ghettos. La pauvreté que l’on voit ici est tiers-mondial parfois. Le system social français est certainement plus avantageux. Pourtant, il y a une autre différence. L’intégration est beaucoup plus de l’ordre du possible ici, aux Etats-Unis. Il est vrai que les pauvres ont une mauvaise donne. Mais une fois qu’un membre d’une minorité ethnique atteint un certain niveau professionnel, il peut se croire, tant bien que mal, Américain. Cette personne n’est certainement pas aussi bien placé qu’un Américain blanc typique, mais elle peut se considérer intégrée la plupart du temps. En France, même les arabes qui réussissent professionnellement ne cessent jamais d’être arabe. Le regard discriminatoire pèse quotidiennement. C’est en tout cas l’expérience que partage avec tant d’autres…
free web page counters