samedi, septembre 23, 2006

La mauvaise Amérique à suivre

Le voyage de Sarkozy aux Etats-Unis en a fait du bruit. On parle même d’un coup d’état diplomatique :

Nicolas Sarkozy, depuis le territoire américain, a rompu spectaculairement avec la politique étrangère gaulliste poursuivie par Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac, remettant même en cause, implicitement, la position du général de Gaulle au moment de la guerre du Vietnam (et, bien sûr, son retrait de l’Otan).

Je suis d’accord avec Sylvie Kauffmann qu’il ne faut pas exagérer la chose. L’anti-américanisme de Chirac est mal compris :

M. Chirac attend toujours son invitation au ranch de Crawford, chez les Bush, et, aujourd'hui encore, il faudrait beaucoup d'audace à Dominique de Villepin pour rendre visite au Capitole, à Washington. Mais, là encore, les observateurs des relations transatlantiques feront remarquer que la politique américaine de la France est plus complexe que les envolées lyriques : on sait aujourd'hui que, au plus fort de la crise diplomatique, la France est restée l'un des meilleurs alliés des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme.

La France reste une force majeure en Afghanistan.

Mais ça ne veut pas dire que Sarko ne suive pas le mauvais exemple. Il y a beaucoup de chose Américaines à admirer. Mais la guerre en Irak n’en fait pas partie. Pire encore : la politique intérieure américaine est de plus en plus dominée par l’extrémisme de la droite Républicaine. Une des cibles préférées de cette politique enragée est l’indépendance judiciaire.

En début de matinée, le ministre de l'Intérieur avait maintenu sur RTL ses critiques contre les juges de Bobigny, coupables à ses yeux de ne pas envoyer assez de délinquants, notamment mineurs, en prison. Il a revendiqué le soutien des Français, le "seul qui compte" en démocratie. A ses yeux, critiquer des décisions de justice ne remet pas en cause la séparation des pouvoirs, qu'il respecte, dit-il, mais constitue un exercice légitime. C'est pour lui exprimer ce point de vue et élargir ses critiques qu'il a écrit à Guy Canivet qu'il "existe une crise de confiance entre les Français et la justice. Les Français ont souvent le sentiment que la justice n'applique pas la loi telle qu'ils comprennent qu'elle a été votée par le Parlement".

Ce n’est pas la bonne piste américaine à suivre.

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