samedi, février 11, 2006

Science Fiction, la Politique et la Cloche de la Vérité

Parmi les oxymores, la science fiction est certainement l’un des plus intéressants. En accord avec Hannah Arendt, je pense aussi que la science fiction a de la valeur pour la politique. Elle exprime parfois les pensées (ou espoirs) que l’établissement politique ignore. Ce n’est bien entendu pas le cas pour tous les livres de ce genre. Il ya  des livres de fantaisies ou d’évasions avec peu d’intérêt politique. Il y a en d’autres qui ont reflètent des désirs, des rêves ou des cauchemars scientifiques.

Et puis il y a Michael Crichton, l’auteur de Jurassic Park. Ce livre/film, bien que très populaire, était scientifiquement intenable. On ne lui en voulait pas, car c’était considéré de la science fiction.

Le même auteur a récemment publié un livre, « State of Fera », qui rejette en force le phénomène du réchauffement atmosphérique (global warming).

Le renversement est complet : l’auteur de science fiction condamne la science comme fictive.  

A-t-il convaincu les scientifiques ? Mieux encore, il a convaincu un groupe particulier : l’association américaine des géologists du pétrole. Cette association vient de lui décerner – en toute sincérité – leur prix annuel de journalisme ! D’après le site de l’association, le prix reconnait « une réussite journalistique notable contribuant à la compréhension publique de la géologie ».

Le mot géologie, du grec, veut dire la science de la terre et non pas la fiction de la terre. On a posé la question évidente au président de l’association, qui s’appelle Monsieur Nation.  

« C’est de la fiction, » a-t-il répondu, «mais ca sonne absolument vrai. »  

Ca sonne vrai ? Il y a bien des cloches dans le monde.  
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