jeudi, mai 25, 2006

Midi, Bonjour C’est Dominique ; Minuit, C’est Ali

J’avais mentionné le mur que Bush se propose de construire pour empêcher les immigrants de venir dans le pays. Ce ne sera pas la première ligne Maginot…ni la dernière. Imaginons le pire…ou l’idéal pour certains. Imaginons un mur plus grand qu’en chine, un qui bloquera les Mexicains en Arizona, un qui empêchera les plombiers polonais de venir en France, un mur qui fera de l’apartheid, qui vient du français « à part », une affaire d’amateurs. Imaginons les bérets verts, rouge et arc en ciel faisant le guet devant chaque frontière d’une belle nation, épargnée, sauvée, protégée, défendue et certainement chérie. Imaginons que Sarkozy et Bush, Haider et Berlusconi, de Villiers et Le Pen ont pu finalement nous réveiller et nous faire accepter le besoin, ô si grand, de militariser les frontières. Imaginons qu’ils ont enfin le support absolu et la volonté politique de détourner ces voyous qui veulent travailler pour deux sous. Mais même si ils avaient ce pouvoir, ça ne changerait rien. Les plus grands présidents du monde ne pourront rien faire. Si les Mexicains ne peuvent venir pour le job, le job ira chez eux. Un article d’il y a deux ans, dont voici un extrait :
Dans les centres d'appels délocalisés en Tunisie, Soumaya devient Margot et Ali devient Dominique, pour communiquer, en français et sans accent, avec des consommateurs habitant de l'autre côté de la Méditerranée…Chaque matin, au cœur de La Charguia, une banale zone industrielle de la banlieue de Tunis, Aïcha se transforme en Aline Martin, standardiste à la General Electric Capital Bank, opérant depuis une tour de la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Aïcha n'a pourtant jamais mis les pieds en France et a encore moins rencontré les conseillers commerciaux de General Electric (GE) vers lesquels elle aiguille ses lointains correspondants. Alors, à Tunis, pour se mettre dans l'ambiance, elle regarde régulièrement les informations sur Euronews ou France 2 et essaie d'avoir une idée de la météo parisienne. Cela peut être utile lorsqu'un visiteur, en perdition sous la pluie au milieu de l'esplanade de la Grande Arche, à la Défense, lui demande de le guider jusqu'aux cinq étages de la GE.
Ali en se réveillant, Dominique pendant la journée devant un écran de la Défense, Ali en s’endormant. Et ça continue aujourd’hui, partout dans le monde :
Le secteur des centres d’appels élargit son réseau au Maroc. Ces structures, qui offrent des services clients à distance, commencent à jeter leur dévolu sur d’autres villes du Royaume. Loin de Casablanca et de Rabat, elles préfèrent désormais s’implanter à Marrakech, Fès ou Tanger. L’annonce de ces nouvelles implantations par des opérateurs étrangers a été faite lors de la troisième édition du Salon international des centres d’appels au Maroc, à Casablanca, durant le week-end dernier. Entre autres opérateurs, l’Espagnol Gruppo Konnecta a annoncé l’ouverture de deux centres d’appels, l’un à Casablanca et l’autre à Tanger. En effet, ces entreprises au nombre de 140, qui comptent plus de 15.000 positions et emploient près de 20.000 personnes, cherchent toujours à réduire les frais de fonctionnement. On désigne avec «position» un ensemble mobilier et bureautique (ordinateur et téléphone) composant un poste de travail au sein d’un centre d’appels.
(Pour en savoir plus : ici et ici.)
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