lundi, juillet 17, 2006

Le pape et l’empereur

Cette semaine, le sénat aux Etats-Unis commencera un débat, promis il y a un mois, sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Même Bill Frist, le leader incontesté des conservateurs au Sénat y est pour. Et Bush ?
Actuellement, une loi votée en août 2001 à l'initiative de M. Bush interdit le financement avec des fonds fédéraux de la recherche sur les cellules souches embryonnaires cultivées après août 2001. Elle limite la recherche publique à des travaux sur des colonies de cellules souches cultivées avant cette date, dont très peu seraient encore utilisables. M. Bush a menacé l'an dernier de mettre son veto à toute modification de la loi actuelle. Il pourrait devoir mettre sa menace à exécution si le Sénat vote un texte similaire à un projet déjà adopté l'an dernier par la Chambre des représentants, qui supprime les limites posées en 2001 et autorise les chercheurs à travailler avec les cellules souches provenant d'embryons surnuméraires dans les cliniques pratiquant la FIV.
S’il exerce son droit de veto, ce serait pour la première fois ! (Voici la comparaison avec les autres présidents.) Y aurait-il un autre brave leader, pour dogmatiquement ralentir la recherche ? Certainement. Cardinal Alfonso Lopez Trujillo, le bras droit du Saint-Pere :
En cas d'avortement ou de recherche embryonnaire, "l'excommunication touche la mère, le père et le personnel médical", a affirmé le cardinal Alfonso Lopez Trujillo (photo ci-contre) au cours d'une interview accordée à l'hebdomadaire catholique italien Famiglia Cristiana daté du 2 juillet. Le président du Conseil pontifical pour la famille craint de voir l'Eglise portée devant la justice internationale pour ses prises de position en faveur de la vie humaine et de la défense de la famille.
Et un passage des Châtiments de Hugo : Un jour Dieu sur sa table Jouait avec le diable Du genre humain haï ; Chacun tenait sa carte ; L'un jouait Bonaparte Et l'autre Mastaï. Un pauvre abbé bien mince ! Un méchant petit prince, Polisson hasardeux ! Quel enjeu pitoyable ! Dieu fit tant que le diable Les gagna tous les deux. - Prends ! cria Dieu le père, Tu ne sauras qu'en faire ! Le diable dit : - erreur ! Et, ricanant sous cape, Il fit de l'un un pape, De l'autre un empereur.
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