jeudi, mars 30, 2006

Blog à connaître

Un des blogs que je lis avec plaisir, Us in USA, m’avait fait découvrir ce blog formidable “Baghdad is Burning”, écrit anonymement par une jeune fille en Iraq. Je viens de voir que ce blog est maintenant considéré pour un prix littéraire en Grande Bretagne. Pour en savoir plus (et merci à Us in USA).

mardi, mars 28, 2006

Trop de philosophes et pas assez de bouchers

En ce jour de manifestations spectaculaires, j’ai choisi un autre angle d’analyse que le nombre des manifestants ou même le contenu des revendications. Puisque c’est des étudiants en grande majorité qui mènent les manifs, étant prof, j’ai pensé regarder les choses de ce point de vue. Aux Etats-Unis, ceux qui vivent ici le savent bien, les universités se trouvent quotidiennement attaquées par la droite. Nous sommes accusés d’être des gauchistes dépassés par les événements ; on dit que nous empoisonnons l’esprit des jeunes. Avant de parler de la France, je veux juste dire quelques mots à ce sujet. Considérons le livre de David Hororwitz, The Professors. Dans ce livre, ce « journaliste » dénonce le rôle subversif des facs. Il maintient des sites divers, comme celui-ci, pour cataloguer les « rapports » des étudiants qui le contactent pour donner des témoignages – non vérifiés – d’exemples de profs gauchistes. Ce genre de mentalité – de l’époque de McCarthy – est bien dégoûtant :
  • Premièrement, les universités ont plus de diversités d’opinions que les autres instituts du pays. Pense-t-on que des opinions divergentes peuvent se faire entendre dans le secteur privé, pendant les réunions de PDG ? Contrairement même au milieu familial, où il y a une entente fondamentale parmi les membres, l’université force les étudiants à penser à des centaines d’idées qu’ils ne connaissaient pas avant.
  • Deuxièmement, la majorité des cours de la fac ne parlent pas d’idées politiques. Horowitz qui passe toute sa vie à trouver des anecdotes – encore une fois non vérifiables – trouve parfois un ou deux profs de physique ou chimie qui parlent de la politique en cours. Mais la majorité des profs enseignent leurs spécialités et non pas la politique.
  • Troisièmement, être un intellectuel, être professeur à l’université nécessite questionner le statu quo – l’ordre des choses. Ca ne veut pas dire que toute questionnement est de gauche – même si traditionnellement questionner est associé avec la gauche. J’ai des collègues théologiens qui questionnent le manque de vraie religion en Amérique. Mais ils veulent un retour en arrière vers une société plus traditionnelle. Donc eux aussi dénoncent l’ordre du quotidien mais pas nécessairement pour être progressifs.
  • Quatrièmement, si nous étions tous aussi dédiés à corrompre l’esprit des jeunes – déjà l’accusation qui était faite contre Socrate – il faudrait alors conclure que nous sommes vraiment de mauvais enseignants puisque la majorité du pays demeure capitaliste et Bush est au pouvoir. Et si nous sommes si incompétents, pourquoi s’en soucier ?
  • Finalement, je suis d’accord qu’il faut donner aux jeunes le choix. En cours, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour défendre le texte et je ne mentionne presque jamais mon point de vue. Un jour, en lisant Descartes, je défends le théisme ; le lendemain, enseignant Freud, je défends l’athéisme. Mon but est d’ouvrir l’esprit des mes étudiants autant que possible, en leurs faisant lire des idées aussi diverses que possible. Dans ce monde d’internet où nos étudiants font des recherches sur leurs profs sur l’internet, je maintiens l’anonymat sur ce site – non pas par plaisir – mais seulement pour qu’ils ne puissent pas trouver ce blog en googlant mon nom. C’est par souci d’intégrité pédagogique que je ne dévoile pas mon nom. D’ailleurs j’avais éliminé les « commentaires » du site car quelques uns de mes amis avaient des laissés des messages qui dévoilent presque le tout !
Passons à la France, le pays soi-disant gauchiste que la droite américaine dénonce au quotidien. (Il faut croire qu’ils n’ont jamais rencontré Chirac.) Parmi mes recherches aujourd’hui, j’ai trouvé cette perle. C’est un très petit article avec le président de la Sorbonne ! Si vous ne pouvez pas lire aisément l’anglais, je traduis quelques passages formidables qui à mon avis expliquent bien le malaise en France :
  • « Nous donnons l’impression d’un pays qui ne comprends pas le monde. J’ai honte de mon pays. »
  • « Staline n’est pas mort en France – c’est son dernier refuge »
  • Mon favori : il se plaint dans cet article qu’il y a des cours de philos avec 1000 étudiants et les cours d’apprentissages sont vides. Il nous raconte que son boucher n’arrive pas à trouver des apprentis « et pendant ce temps nous faisons du baby-sitting pour des étudiants qui ne sont pas faits pour étudier »…
Dans une société en panne d’idées, élitiste avec des grandes écoles fermées à tant de jeunes, il veut non seulement qu’il y ait plus bouchers et moins de philosophes, il favorise aussi le CPE qui rend la vie et l’embauche des bouchers encore moins stables. Au lieu d’écrire un article de plus sur le CPE, j’ai pensé que cet angle était intéressant à comprendre aussi. Nous sommes attaqués, aux Etats-Unis, de tous les cotés, mais nous n’abondons pas nos étudiants, en espérant qu’ils deviendront des bouchers. (D’ailleurs j’avais un étudiant qui est devenu boucher il y a deux ans ; il a aussi aimé Descartes).

lundi, mars 27, 2006

La trace

Aujourd’hui, j’étais sans internet – panne du réseau. Etrange vie sans la toile. C’était peut-être mieux car j’avais déjà trop à faire et je n’ai pas pu satisfaire ma maladie politique. Et maintenant il y a trop à lire et trop à absorber. Je préparais un cours sur la Commission Vert et Réconciliation en Afrique du Sud. Je dois présenter ce fait relativement unique en trois heures à des étudiants ce soir. Je ne peux pas me permettre de passer plus de temps su le net ! Mais pendant la lecture affolante de la journée, j’ai retrouvé une anecdote, simple, effrayante que j’ai pensé partager. D’habitude, j’essaie de me limiter au maximum aux choses politiques directement américaine, française ou moyen-orientale…mais une fois n’est coutume… La commission a livré un rapport de presque trois milles pages à Nelson Mandela. Parmi ces pages difficiles à lire, où la cruauté mais aussi la beauté de tout ce qui est humain hante le lecteur, j’ai retrouvé cette petite histoire. Elle est trop belle. Elle est trop cruelle. Elle est fait réfléchir. Alwinus Mhlatsi raconte comment il était arrêté par la police, par erreur, le prenant pour un homme de la résistance contre l’apartheid. (Le mot apartheid vient du français « à part ».) Il raconte comment il était torturé, au point que, à son retour, défiguré et presque déshumanisé, son propre enfant a eu peur de sa figure déchirée. Pendant son témoignage, il dit qu’il a retrouvé – quelque temps plus tard – son bourreau. Il le cherchait exprès pour le tuer, pour se venger. Mais le bourreau était maladif, déjà mourrant. Mhlatsi l’a pris dans ses bras, l’a nourri et l’a conduit à l’hôpital. Tutu – le chef de la Commission – lui demande pourquoi. Il répond simplement : J’ai des enfants. Je travaille pour leur avenir. La vengeance c’est pour le passé. Puis, enfui dans le long témoignage, on trouve cette anecdote à propos de sa femme. Elle travaillait dans une ferme, tous les jours, pour la somme de 65 cents américain par mois ! En 1990… En 1994, fiers, sans rancune, le mari et la femme vont voter pour la première fois de leurs vies. Voter c’est penser à l’avenir ; c’est penser aux enfants. Mais elle n’a pas pu voter… Elle avait tellement labouré ; elle avait tellement usée ses mains à la ferme pour moins d’un dollar par mois que ses doigts n’avaient plus d’empreints. Elle – comme beaucoup d’autres femmes – avaient des doigts si marqué par l’injustice qu’elle ne pouvaient même plus voter. Elle ne pouvait même plus entrer dans le system bureaucratique d’identité. L’exploitation l’a privé même de l’avenir…

dimanche, mars 26, 2006

Un pourcent de bonne foi

L’étude que j’avais mentionnée la dernière fois veut vraiment la peine d’être lue, si vous pouvez lire en Anglais. Voici la deuxième partie fascinante. Question : Est-ce que les élections étaient équitables (fair) ?
  • La population générale : OUI – 66%
  • La population Kurde : OUI – 77%
  • La population Shiite : OUI – 89%
  • La population Sunnite : OUI – 5%
Question : Est-ce que le nouveau gouvernement sera légitime ?
  • La population générale : OUI – 68%
  • La population Kurde : OUI – 81%
  • La population Shiite : OUI – 90%
  • La population Sunnite : OUI – 6%
Il arrive même dans les pays avec de longues traditions électorales que l’on trouve qu’une élection particulière n’était pas équitable. Il suffit de penser á l’élection présidentielle de 2000 et le cas de la Floride pour Bush et aussi l’élection 2004 et le cas de Ohio pour Bush. Pareille pour Chirac contre Le Pen. C’est difficile de dire que ces élections étaient vraiment équitables ou qu’elles représentaient l’esprit général du pays. Mais quand même, malgré ces problèmes, une fois que le gouvernement est en place, l’opposition se forme – non pas sur la base d’illégitimité du gouvernement mais sur la base d’opposition politique. En d’autres mots, dans une démocratie, même quand on trouve qu’une élection ne s’est pas déroulée idéalement, tant qu’il n’y avait pas de fraudes massives, on accepte le résultat et on se bat contre la politique du gouvernement et non pas le gouvernement même. Remarquez qu’il n’y a presque pas de différences entre les réponses ci-dessus. Les Sunnites qui forment une grande minorité n’arrivent pas à avaler les résultats. La légitimité même dans ce cas ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse c’est l’état d’esprit de la population. Seulement un pourcent des Sunnites sont prêt à accepter un gouvernement issu d’un vote qu’ils considèrent problématique. Quand Chirac a battu Le Pen avec 80% des votes, personne ne croyait que le vote représentait réellement l’état du pays. Et d’ailleurs Chirac continue à payer le prix fort parce qu’il a commencé à croire qu’il y avait 80% du pays qui avait voté pour lui ! Malgré tout, une fois que Chirac est en place, nous ne passons pas chaque moment politique de notre vie à rappeler à tout le monde que l’élection même était contentieuse. La bonne foi démocratique nécessite cette distinction. En Iraq, puisque seulement une partie presque négligeable est prête à accorder au gouvernement le bénéfice du doute, tout discours d’analyse politique de l’Iraq qui ignore ce fait – par exemple si l’armée américaine peut partir, ou si les Iraquiens sont prêts à s’entendre cordialement – est déplacé.

jeudi, mars 23, 2006

Un sondage révélateur

Une étude récente menée par le programme de l’attitude politique internationale est très intéressante. On pourrait parler des détails de cette étude pendant des heures… Mais il y a au moins deux aspects qui m’ont frappés le plus. Je mentionne le premier aujourd’hui. Ca concerne le point de vue des Iraquiens concernant les attaques rebelles qui font la une des journaux tous les jours. La question était la suivante : Etes-vous en faveur de ces attaques ?
  • 47% des Iraquiens supportent les attaques quand les soldats Américains sont visés
  • 7% des Iraquiens supportent les attaques quand les soldats Iraquiens sont visés
  • 1% des Iraquiens supportent les attaques quand les citoyens de l’Iraq sont visés

mardi, mars 21, 2006

Bouc émissaire Suédois (...Américain)

Comme dans chaque pays, les marques nationales « traditionnelles » essaient de provoquer la conscience nationaliste des consommateurs en leur demandant d’acheter des produits soi-disant américains. On voit ça partout, certainement en France aussi. C’est une mauvaise façon de choisir pour une famille quand il s’agit du deuxième produit le plus chère (après une maison). De plus, ce n’est pas exactement clair quel produit est « américain ». Kia, la compagnie d’automobile, a récemment annoncé l’ouverture prochaine d’une usine aux Etats-Unis. Kia rejoint les autres grandes marques – comme Toyota ou Honda – qui ont déjà des usines sur le sol des Etats-Unis, rendant encore plus difficile la distinction. Si la question de la distinction n’était pas assez importante, il faudrait que les consommateurs réalisent que Ford et GM ne sont pas particulièrement fidèles non plus. Quand ils le peuvent, comme toute autre compagnie, ils délocalisent leurs usines pour une main d’œuvre moins coûteuse. Aussi évident que cela puisse paraître, avec les incertitudes qui viennent avec la mondialisation, on trouve des histoires bizarres. Les usines Ford viennent d’admettre deux choses. 1 -- Les dirigeants locaux pénalisaient les employés qui ne conduisent pas des Ford. Ces travailleurs devaient se garer plus loin que tout le monde, dans un parking loin de l’usine.

2 -- Les travailleurs eux-mêmes vandalisent régulièrement les voitures de leurs collègues qui ne conduisent pas des Ford. Je n’ai aucun doute que la grande question de notre siècle sera l’insécurité (politique, économiques, culturelle, etc.) qui accompagnent la mondialisation. J’ai récemment entendu que Ford et GM vont tôt ou tard faire faillite et leurs employés perdront leurs salaires et même leurs retraites. La droite américaine blâme les syndicats. Mais seulement un travailleur sur douze est membre d’un syndicat aux Etats-Unis. De plus, ce n’est pas comme si les employés non-syndiqués n’avaient pas ce genre de problèmes. C’est aussi vrai que les employés payés à 25 dollars de l’heure coûtent trop pour Ford…mais encore une fois ce n’est pas comme si une fois qu’ils ont perdu leurs boulots que l’économie serait plus avancée. Je crois qu’une partie de cette histoire de vandalisme symbolisait parfaitement ces nœuds. Plusieurs des voitures vandalisées étaient des Volvos…Même si c’est une marque étrangère et non pas américaine, Volvo appartient à la compagnie Ford depuis 1999

lundi, mars 20, 2006

Résolution du nouvel an : trouver des preuves

C’est le nouvel an Iranien aujourd’hui C’est une vieille tradition de deux milles ans ; c’est joli. D’ailleurs, Google Persan a aujourd’hui un logo représentant les symboles. Passons aux choses plus graves… Le président Bush, la semaine dernière, avait déclaré que l’Iran est la plus grande menace du monde. Il y a bien entendu le problème nucléaire, mais, selon le président, Iran se mêle des affaires de l’Iraq et en conséquence cause la mort des soldats américains. En Iran, tout le monde a peur ; tout le monde craint une invasion future. Le président est en train de convaincre les américains déjà. Mais voici mon cadeau du nouvel an : une petite traduction d’une conférence de presse avec Donald Rumsfeld et le général Pete Pace. (En anglais aussi la question du reporter était mal formulée ; j’ai essayé d’être fidèle à l’original.) « Question : Vous [M. Rumsfeld] – ainsi que le général Pace et aussi le prédisent Bush lui-même – insinuez ces jours-ci que l’Iran provoque – activement provoque la violence en Iraq. Vous avez dit que la Garde Révolutionnaire et les engins d’explosions improvisées et des armes passent la frontière de l’Iran. Ce que vous n’avez pas clairement dit c’est si le gouvernement d’Iran et les mullas sponsorisent tout ça. Est-ce que vous avez en effet des preuves qu’ils – le gouvernement Iranien – est derrière tout ça ? Rumsfeld : [Evitant la question se tourne vers le général] Pete ? Général Pace : Non, je n’en ai pas, monsieur. » Je souhaite, avec crainte et tremblement, une bonne année aux Iraniens.

samedi, mars 18, 2006

Remarque Ridicule ( ? )

C’est le blog de Dadahead qui m’a mené vers cette histoire. Voici ce les détails : « La petite-fille du dictateur italien Benito Mussolini, Alessandra, s'est vanté, jeudi 9 mars, d'être fasciste, affirmant qu'il "vaut mieux être fasciste que pédé". Cette chef de file de l'extrême-droite, membre de la coalition formée par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi pour les élections législatives d'avril, répondait à l'un de ses adversaires politiques lors d'un débat télévisé animé. Alors que celui-ci l'accusait d'être fasciste, elle a lancé : "Et je m'en vante!".De plus en plus irritée par les attaques de ses adversaires, elle s'en est prise à la candidate transsexuelle du Parti de Refondation communiste (PRC), Vladimir Luxuria, invitée sur le plateau de l'émission. » Dadahead plaisantait en se demandant si ce serait le slogan des Républicains cette année : mieux vaut être fasciste que pédé. A mon avis ce serait aller trop loin. Je n’ai jamais hésité à critiquer les gouvernements, surtout celui de Bush, mais il faut les distinguer des fascistes. Ce genre de remarques ne fait qu’aliéner encore plus les gens qui votent pour Bush qui se trouvent déjà menacés par la société contemporaine. Les traiter de fascistes, ça ne va pas aider. Mais il y a quand même une vérité cachée ici. Les gens qui votent pour la droite extrême sont bien les gens qui se trouvent aliènes par la société et rêvent d’un retour vers le bon vieux temps quand tout allait bien (même si ce temps n’a jamais existé). Le monde qui change à toute vitesse, le monde de la mondialisation, c’est un monde où les « normes » sont constamment métamorphosées. Cette obsession avec les gays chez les republications – ou même la petite fille de Mussolini – mobilise l’électorat contre tout ce qui n’est de la « norme ». J’avais déjà parle de ce problème avec la guerre de noël et la chaîne de Fox. (Hors sujet : c’est presque le nouvel an persan, que je vais fêter avec la famille ce week-end et même lundi. Donc je ne vais pas être aussi actif sur le site et je m’en veux surtout que depuis que j’ai ouvert de nouveau les commentaires et que je dois activement y participer. Je suis reconnaissant à tous les commentateurs et j’espère que l’on pourra dialoguer plus bientôt.)

vendredi, mars 17, 2006

La Hollande encore…

Depuis hier, quand j’avais dit que les articles en français n’adressent pas directement le contenu du film de test d’immigration en Hollande, quelques articles aujourd’hui en parlent – ici et ici. Mon très cher père m’a dirigé vers un autre aspect de ce problème : « les Pays-Bas pourraient interdire ce mois-ci tout port de voile par les femmes en public. » Si ce n’était pas assez pour diaboliser une partie de la population et de créer des ghettos comme je l’avais mentionné hier, il y a pire : « L'interdiction du port de la burka dans les lieux publics est à l'étude. La ville d'Utrecht a même été jusqu'à supprimer les allocations chômage aux femmes qui se présentent aux entretiens d'embauche avec ce vêtement. » Les punir économiquement, ça ne va pas les convaincre…

jeudi, mars 16, 2006

L’hospitalité Hollandaise

Je n’ai pas encore réussi à trouver tous les détails à ce sujet mais c’est une approche nouvelle. Commençons par le début : « Le 19 janvier, le Parlement néerlandais avait donné son accord à l’instauration de ces tests, voulue par la ministre néerlandaise à l’Intégration et l’Immigration Rita Verdonk, à la réputation de « dame de fer ». Les personnes souhaitant immigrer aux Pays-Bas devront passer ce test, d’un coût de 350 euros, dans les ambassades et consulats de leur pays d’origine avant de pouvoir demander un permis de séjour. S’ils échouent, ils sont libres de repasser ce test autant de fois qu’ils le veulent, mais devront s’acquitter des 350 euros à chaque fois. » Deux choses importantes à savoir : Premièrement, les citoyens occidentaux (et quelques autres exceptions) sont exemptés. Deuxièmement, « Le gouvernement ne fournit aucun cours de préparation à l’exception d’un coffret, disponible en librairie et sur Internet au prix de 64 euros, contenant un film, des photographies, un livre sur les Pays-Bas et 3 exemples de tests de langue. » On nous dit aussi que tout le monde qui a pris ce teste a pour le moment échoué. Encore plus intéressant c’est le contenu de ce coffret de 64 euros. L’article en français ne dit rien à ce sujet. Mais un article de AP en anglais reprend la suite. Le film de ce coffret montre : « deux hommes homosexuels en train de s’embrasser dans un park. Ensuite une femme aux seins nus sort de la mer et marche sur la plage plein de monde », etc. Ce film essaie de mesurer le degré d’intégrisme chez les immigrant du tiers-monde. On présume qu’après avoir payé 64 euros et avoir vu des femmes nus et des homosexuels, les immigrants intégristes ne feraient plus la demande. Aussi simple que ça… Ce genre de manœuvre politique est destiné à l’échec.
  • Beaucoup d’immigrants du tiers-monde se déplacent pour des raisons économiques. Des femmes nues ne vont pas les empêcher d’essayer d’échapper la pauvreté. Mais ça va certainement les mettre sur la défensive et mal à l’aise avant même d’entrer dans le pays d’accueil. Pire encore, croyant que la pays d’accueil se comprend en termes de nudité et d’homosexualité, ces immigrants ne vont même pas essayer de s’intégrer et vont tout faire pour que leurs enfants n’y soient pas intégrer. Donc ça crée des ghettos avant même l’arrivé des immigrants.
  • Pire encore, ce genre de manœuvre est une réussite pour l’intégrisme. J’avais déjà mentionné ce problème. Le but des terroristes est de créer un conflit mondial entre les musulmans et l’occident. On a recourt à des tactiques terroristes quand on n’a pas une vraie armée (ou un pays) pour mener l’attaque soi-même. Le terrorisme, en terrorisant les esprits, crée le conflit que les terroristes seuls ne peuvent engendrer. L’invasion de l’Iraq les a aidé car ça a renforcé les préjugés des deux cotés. Plus de moyen-orientaux se méfient des américains ; plus d’américains se méfient des moyen-orientaux qui tuent leurs soldats. Donc avoir recourt à de telles mesures au Pays-Bas n’est pas se protéger contre l’intégrisme. C’est leur donner raison en montrant que l’essentiel de la culture occidentale se résume à des femmes nues et à des homosexuels au parc.
  • Finalement, face à la terreur, pour ne pas tomber dans le piège que je viens de mentionner, il faut au contraire encourager, renforcer et retrouver tout ce qu’il y a de plus humanités dans chaque culture (Orientale et Occidentale). Le Pays-Bas, avec ces images, se réduit à ce que les terroristes cherchent à provoquer. Le choque.

mercredi, mars 15, 2006

Merci

J’aimerais sincèrement remercier le blog de Breizh Burger, que je lis souvent, pour avoir mentionné si favorablement mon blog.

Un petit chiffre...

Parmi tous les chiffres effroyables venant de l’Iraq, celui-ci est bien plus petit. Depuis l’invasion de l’Iraq en 2003, 182 professeurs d’université ont été assassinés. 85 autres ont été kidnappés. Certes, c’est minuscule en comparaison avec le chaos quotidien. J’en suis certes sensible étant prof aussi, mais c’est un problème grave pour l’avenir du pays. Les universités doivent jouer un rôle important dans la reconstruction du pays, détruit par un tyran et deux invasions. Que ce soit dans les domaines scientifiques et techniques ou les sciences humaines, l’Iraq n’a pas d’avenir sauf l’intégrisme si les éducateurs sont tués, ou s’ils s’exilent par crainte (légitime).

mardi, mars 14, 2006

La révolte d’un soldat

Alors que la Grande Bretagne a annoncé son intention de rapatrier dix pourcent de ses effectives de l’Iraq dès l’année prochaine, le Telegraph de Londres a publié un article intéressant à propos d’un soldat Britannique qui vient de quitter l’armée, dégoûté par la politique, surtout Américaine, de cette guerre.

Cette démission d’un soldat d’élite (SAS) est exceptionnelle et choquante, en Grande Bretagne.

L’article a été traduit en français. Voici deux paragraphes intéressants :

Il dit qu'il a été témoin de douzaines d'actes illégaux commis par les troupes US, qui voient les Irakiens comme des "untermenschen" - le terme nazi pour les races considérées comme sous humaines.

"Je n'ai pas rejoint l'armée britannique pour faire la politique étrangère US", a-t-il dit. Il s'attend à être étiqueté de 'lâche", et à faire face à une cour martiale et à une peine d'emprisonnement, après avoir pris ce qu'il appelle "la plus difficile décision de ma vie".

Voici le reste.

lundi, mars 13, 2006

Avoir faim aux Etats-Unis

En moyenne, une personne meurt de faim toutes les quatre secondes dans le monde. Quand j’entre dans les supermarchés occidentaux, je suis toujours « surpris » par la surabondance. « Surpris » n’est pas le mot juste. Je suis surtout choqué, sachant que tant de personnes dans le monde ne peuvent même pas manger tous les jours.

Pire encore, dans les pays occidentaux, il y a aussi des gens n’ont pas assez à manger. Un rapport récent nous dit que 25 millions de personnes aux Etats-Unis, soit 9% de la population, reçoivent de l’aide alimentaire, en urgence. Une urgence régulière !

D’autres chiffres importants :

  • 66% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, qui est $15,670 par an.

  • Un tiers de cette population a un travail…

  • 41% doit choisir entre acheter de la nourriture ou payer les factures d’électricité

  • 35% doit choisir entre acheter de la nourriture ou payer le loyer

  • 32% doit choisir entre acheter de la nourriture ou payer pour des ordonnances à la pharmacie.

  • 39% Blancs, 38% Noirs, 17% Hispaniques

  • 13,9 millions d’enfants…

vendredi, mars 10, 2006

Récolte de la tempête

Voici ma traduction d’un extrait d’un débat avant les élections présidentielles 2000 entre Dick Cheney et Joe Lieberman. La question posée au futur vice-président concernait l’Iraq. Le journaliste demandait à Cheney s’il était d’accord avec le Gouverneur Bush qu’il faudrait peut-être attaquer l’Iraq. Voici la réponse :

M. CHENEY : Nous n’aurons peut-être pas avoir d'autre choix. Nous devrons voir si cela arrive. Ce qu’il faut comprendre dans le cas de l’Iraq est que nous avions bien sur décimé son armée à la fin de la guerre [du Golf]. On pourrait dire que nous l’avions remis à sa place. Nous avions effectuée une attaque forte menée par une coalition internationale contre eux, nous avions mis en place des sanctions économiques efficaces ainsi que des inspections très fermes. Donc les inspections menées par l’ONU pouvaient faire un bon travail qui rendait impossible la poursuite [Iraquienne] des armes de destruction massive – je parle des recherches, menant à des agents biologiques, chimiques voire même nucléaire, que l’on n’avait pas détruit pendant la guerre. Malheureusement, maintenant nous nous trouvons dans une situation où ce system a été déraillé et la coalition n’est plus unie comme auparavant.

Récemment les Emirats Arabes Unis et Bahreïn, deux états du Golf, ont renoué des relations diplomatiques avec Bagdad. Les Russes et les Français permettent de nouveaux aux avions commerciaux de retourner à Bagdad en toute impunité, se moquant de la communauté internationale. Et bien entendu, les inspecteurs de l’ONU se sont fait jeter dehors. Et tout sans riposte.

Comme on le sait, le groupe DP World des Emirats vient de se retirer de cette débâcle raciste. Pour une fois, j’étais d’accord avec Dick Cheney et Bush qui disaient que l’on ne peut pas discriminer contre un pays arabe ! Mais c’est bien leur propre machine de guerre qui vient de se retourner contre eux. On ne peut utiliser les Emirats, comme il l’a fait dans ce débat, pour diaboliser les arabes et s’attendre à ce que les gens permettent de telles transactions commerciales sans faire de bruit.

Un sondage publié cette semaine nous dit que l’islamophobie est en hausse – une augmentation d’au moins sept pourcent. Maintenant presque un américain sur deux a un point de vue négatif des Musulmans.

Un américain sur trois a personnellement entendu des remarques péjoratives anti-musulmans.

Quand on sème la discrimination…  

mardi, mars 07, 2006

Les terroristes paient leurs dettes



Faut pas payer ses dettes…apparemment, c’est le cas depuis le onze septembre. Je vous présente Monsieur et Madame Soehnges de l’état de Rhode Island aux Etats-Unis. Ayant accumulé trop de dettes sur leur carte de crédit (du grand magasin JC Penney), au total $ 6,522.00, le couple a décidé de payer la somme en entier, pour réduire la dette mensuelle. Jusqu’ici tout va bien.

Une fois que le paiement était envoyé, la compagnie bancaire n’a pas immédiatement crédité le compte. A plusieurs reprises le couple essaie de se renseigner pour comprendre le délai et aucune réponse n’est fournie.

Finalement, ils découvrent que quand leur compte est bloqué par le Département de la Sécurité intérieur (Homeland Security), l’agence anti-terroriste. Rien de suspect dans leurs comportements à part ce cheque. Aucun contact avec qui que ce soit de « suspect », rien.

Ils ont appris que quand on paie un certain pourcentage – et personne ne connaît ce chiffre exact ! – considéré plus élevé que la norme, le département anti-terroriste doit être alerté.

Une famille américaine, en moyenne, a $ 8,500 de dettes issues de cartes de crédits.  

lundi, mars 06, 2006

La surabondance de l’ironie

Cette nouvelle était publiée il y a déjà deux semaines mais je viens de voir l’article seulement hier. Le département d’état (l’équivalent du ministère de l’intérieur) a rejetés deux demandes de visas pour deux femmes iraquiennes.

Etre du Moyen-Orient rend l’obtention de visas très difficiles aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Dans le cas de ces deux femmes, il y a deux aspects ironiques, qui rendent le rejet du département de l’état quasi-tragique.

En premier lieu, ces deux femmes cherchaient à rendre visite à des représentants américains au Congrès. Faisant partie d’une délégation à l’occasion du Journée de la Femme qui sera observée partout au monde ce mercredi ! Ces deux iraquiennes voulaient parler de la paix…mais pourquoi écouter des femmes dissidentes ?

Deuxièmement : quand on fait une demande de visa pour des pays occidentaux, il y a toujours une crainte de la part du pays hôte que le visa n’est qu’un prétexte pour émigrer. Bon nombre de documents sont requis pour essayer de déterminer les motivations secrètes du demandeur.  

Par exemple, si on est jeune, il y a plus de risque. Mais si on a de la famille dans le pays d’origine, il est moins probable que le demandeur les abandonnerait. Une mère de familles ne laisserait pas tomber son mari et ses enfants, n’est-ce pas ?

Ces deux femmes…ont perdu leurs maris et enfants pendant la guerre, pendant les bombardements américains…

Sans maris et enfants, elles sont considérées comme des jeunes célibataires, donc indésirables comme demandeurs de visa…

Kafka aurait honte.
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